Jour 49, On pédale Ospedale

Aujourd’hui, après la grosse journée d’hier, nous avons prévu une journée un peu plus paisible. Les deux aventuriers sont hagards (quoi il prennent le train maintenant? chut, retourne dormir…) après avoir passé une partie non négligeable de la nuit à chasser les moustiques. Nous avons même décidé de raccourcir notre journée de vélo vers 2h du matin…
Les premiers kilomètres sont tranquilles. Dans un petit village, nous voyons une curiosité locale : des mannequins en paille à tous les coins de rue. Très étrange mais pas sans un certain charme.

En parlant de charme, nous déjeunons à Vérone, où Benoît pensait acheter un petit magnet souvenir (ils sont célèbres les aimants de Vérone). Tout à ses réflexions magnétiques, en train de se préparer un sandwich, il a un moment d’absence. Le couteau posé sur sa cuisse commence à tomber. Il essaie de le rattraper, et se le plante dans la paume. Arg. C’est relativement profond, et douloureux. Pendant que Caro regarde ailleurs, en train de chercher frénétiquement les affaires de soin, il en profite même pour tomber dans les pommes, passant d’une position assise pourtant confortable à une position tête la première par terre nettement moins agréable. Déjà que Caro s’inquiétait pour l’état de la main, on n’est pas passés très loin de la panique (la panique du pique-nique, ça fait titre de mauvais film d’horreur). Il faudra un certain temps pour stabiliser la situation, Benoît allongé sur le banc, Caro en train de désinfecter/bander les plaies (parce que oui, en plus d’une entaille à la main, Benoît a récupéré des égratignures assez spectaculaires sur le front en tombant, il ne fait pas les choses à moitié). Benoît a donc pu constater de première main (Ha. Ha.) que le couteau offert par ses collègues est de première qualité.

Du coup hors de question de faire la soixantaine de kilomètres prévus l’après-midi, on dort sur place.
Il y a un camping pas loin, et après s’être assurés (spécialité de Caro) que Benoît s’est à peu près remis de ses émotions et est en état de faire le déplacement, nous nous y rendons.

Une fois la tente posée, direction une pharmacie pour avoir un avis professionnel sur l’état de la main. Le verdict est sans appel, la pharmacienne nous dit qu’il va falloir suturer, et nous indique l’hôpital public avoisinant. C’est exactement l’idée romantique que nous nous faisions d’une ballade à Vérone, une visite des urgences.

Après un peu d’attente, Benoît est face à un docteur qui parle peu anglais, et avec un accent à couper au couteau (Ha.Ha.) à qui il explique rapidement ce qui s’est passé. Le verdict est sans appel, ce n’est pas assez profond pour justifier une suture, une désinfection en règle (effectuée de manière … vigoureuse par l’infirmier en charge des soins), des pansements et une obligation de rester un moment en observation suite à la chute sur la tête. La durée initiale prévue était de 6 heures, mais en apprenant que les faits dataient déjà de quelques heures (le temps de reprendre les esprits, d’aller tranquillement au camping, de s’installer, de prendre une glace (pas mauvaise du tout) en attendant que la pharmacie réouvre, d’aller à la pharmacie puis à l’hôpital et d’attendre son tour, le temps passe vite quand on s’amuse), il réduit ce délai à une heure (on vous appellera dans une heure pour vérifier que tout va bien). Benoît retourne voir Caro en salle d’attente commune (en l’indiquant au médecin, pour savoir où le trouver). Au bout de deux heures, en s’enquérant de la situation, Benoît voit enfin le docteur, qui lui permet de partir (tout en lui indiquant que comme l’état n’était pas urgent, il allait falloir payer une partie des soins).

Il est presque 20h, et nous sommes affamés et exténués. Nous décidons donc de manger en ville, où nous découvrons que deux spécialités locales semblent être la polenta et la viande de cheval. Au risque de nous aliéner une partie de notre lectorat, c’est plutôt bon. Benoît revoit rouge, mais c’est juste du vin cette fois. Ouf.

Du coup tout va bien, mais la journée aura été forte en émotions. Donc désolé pour le ton un peu sérieux, qui tranche (Ils vont se lasser non? Non? Ok) un peu avec la légèreté qui règne habituellement ici…

Départ : Porto Mantovano (IT, 46047), Arrivée : Verona (IT, 37129)
Distance parcourue : 53,53km (c’est sûr que c’est pas très impressionnant sans l’histoire derrière…)

4 réponses sur “Jour 49, On pédale Ospedale”

  1. En voyant la photo, je m’attendais à une chute dans une pente, ou un choc avec un chauffard, mais non, même pas. C’est bien la peine de faire des milliers de kilomètres pour aller se blesser comme on pourrait le faire confortablement dans sa cuisine chez soi xD

    Allez, remets-toi bien, et courage pour la suite 😉

    1. Même pas, juste un moment d’inattention avant de couper du fromage. Ceci dit, si j’avais fait ça chez moi, le fromage ne serait probablement pas tombé par terre au milieu des fourmis :/
      Et sinon je suis presque déjà remis, juste le temps que la peau se refasse bien.

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