Jour 63, Place aux couronnes

Aujourd’hui, presque blasés par la qualité impeccable des pistes cyclables autrichiennes, on décide de changer de pays. Direction plein nord.

Vienne ne se laisse pas abattre, et tente de nous retenir avec une île toute en longueur, intégralement équipée en aires de pique-nique et barbecue, et de superbes pistes cyclables (et aussi encore une plage nudiste, mais un mardi matin, c’était vide). Du coup entre cette île et les berges du Danube ensuite, on commence a journée par une trentaine de kilomètres de pistes cyclables assez parfaites.

Ensuite changement de cap, direction le nord donc… Exit les pistes cyclables, mais on est sur de petites routes peu passantes, au milieu des champs de blé, donc il y a pire. Visiblement les agriculteurs locaux profitent du soleil de plomb pour faire les moissons, c’était la grande activité partout. Par contre, si les bords du Danube étaient plats, la campagne alentour l’est moins.

En milieu d’après-midi nous grimpons une colline. Le genre de celles dont à chaque virage on pense arriver en haut, pour découvrir encore plus de montée. Par contre elle était dans la forêt, très agréable, et nous n’avons pas pu résister à l’envie de faire un petit tour à pieds sous les bois, une fois le sommet atteint (ça rafraîchit).

Nous arrivons ensuite en République Tchèque. Comme nous étions sur un itinéraire cyclable, nous n’avons pas eu droit à des panneaux ou des indications, nous nous sommes juste rendu compte au village suivant que les panneaux avaient changé… Et la qualité de la route aussi. Nous passons par des chemins à moitié défoncés, escarpés, bref, un frisson d’aventure assez déconcertant après le confort autrichien.

Une blague nous vient. En anglais, ça se dit pareil : Je suis tchèque, mon pote (I’m Czech, mate) et je suis échec et mat (I’m checkmate). Est-ce que cette blague était vraiment nécessaire? Non, mais c’est notre blog, on fait ce qu’on veut.

Le soir nous arrivons dans un camping, où nous nous rendons compte de la faiblesse du coût de la vie ici : le camping, mieux équipé que celui à Vienne, est trois fois moins cher (le fait d’avoir une autre monnaie aide probablement).

Départ : Vienne (AUT, 1220), Arrivée : Znojmo (CZ, 67181)
Distance parcourue : 103,89km (721m positifs)

Jours 61 et 62, Sous le charme (mais non, pas l’arbre…)

HA! Deux en un aujourd’hui.

La journée de fous que nous avions fait avant-hier avait en fait un but précis : nous permettre de buller pendant deux jours à Vienne.

Du coup pour le jour 61, il ne s’est pas passé grand-chose (en plus c’était dimanche, donc comme pas un magasin n’était ouvert dans le coin, on ne s’est pas vraiment éloignés des tentes, pas grand-chose à raconter).

Aujourd’hui, on avait décidé de passer un peu de temps en ville, d’autant que les vélos avaient besoin d’un peu de réparation professionnelle (on a beau en prendre soin, après 4500km, il faut une révision (et là je me rends compte qu’on n’a pas annoncé les 4000km. Bon, c’est fait)).

Du coup on part en ville. Le camping étant en périphérie de ville, il nous faut entrer en ville (et Google Maps semble nous indiquer de prendre un pont autoroutier, du coup on appréhende un peu), ce qui d’expérience n’est jamais très agréable. Bon, comme on est parfaits on ne se trompe jamais … sauf là. Vienne est exceptionnellement équipée en pistes cyclables. Le fameux pont autoroutier à côté du camping? On  l’a pris. Par en dessous (ils ont suspendu un pont cyclable sous le pont routier, incroyable. Pour passer l’autre bras du Danube, cette fois la piste cyclable est collée sur les parois du pont routier, et pour y accéder, on prend un chemin en colimaçon, à la manière de ce qu’on peut trouver dans les parking à plusieurs étages. Benoît est sous le charme.

De manière générale, toutes les rues ont (au moins) une piste cyclable sur le côté, ce qui fait que l’entrée en ville est très agréable (notamment le passage dans un parc sur plusieurs kilomètres, une bonne manière de commencer la journée). Bon, on s’est cassé les dents sur le premier magasin de réparation de vélo qu’on avant cherché, qui ne pouvait faire les réparations que pour mercredi (un peu tard pour nous). Du coup on a trouvé un petit magasin excentré, et là c’était au tour de Caro d’être sous le charme : c’était une femme qui nous a pris en charge, et réparé les vélos (21ème siècle, quand tu nous tiens).

Le temps que les réparations se fassent, on est allés dans un petit bistro pour déjeuner avec des plats vaguement typiques et locaux (arrosés d’un Spritzer, du vin blanc coupé à l’eau pétillante).

Une fois les vélos récupérés (Benoît est soulagé que son allemand hésitant sur le vocabulaire technique ait été suffisant), nous faisons un petit tour en ville (on prend des photos de cathédrales, la base quoi…). En milieu d’après-midi, nous faisons ce que nous n’aurions jamais cru faire, sur les conseils d’un ami autrichien : nous visitons un cimetière. Visiblement au 19ème, Vienne a construit un énorme cimetière, anticipant une croissance importante de la population (en tant que capitale de l’empire austro-hongrois) qui ne viendra jamais, à cause de la première guerre mondiale (merci Wikipédia). Du coup ils ont un énorme cimetière, rempli de célébrités (notamment musicales, dans un carré de 10m par 10 y’a Beethoven, Brahms, Strauss, une statue hommage à Mozart, etc…). On ne s’étendra pas sur cette visite, mais c’était atypique et assez reposant.

Du coup, contrairement au temps on est frais, et prêts à changer de pays (objectif République Tchèque demain).

Tschüss !!

Jour 60, Ad-Vienne que pourra

On est tarés.

Départ : Burg … Quoi? Vous voulez les explications? Hmmmm… Bon, d’accord.

La journée commence tôt. Les samedi matin, certains font la grasse matinée, d’autre les courses. Pas ici. Ici, il font des exercices d’artillerie lourde (ou alors ils testent l’acoustique avec des feux d’artifices). Pourquoi pas me direz-vous, mais pas à 6h du matin, c’est un peu extrême… Nous avions prévu de nous lever à 6h30, donc ce n’était pas trop monstrueux, mais même.

Pourquoi se lever si tôt? Parce qu’on est tarés, je vous ai prévenu.  Nous voulions faire tout le trajet vers Vienne en un jour, peu importe que ça fasse plus de 150km avec une montagne au milieu et le vent de face.

Du coup, nous partons le matin, tôt, et nous réussissons à avancer pas trop mal, malgré un vent de face (toujours lui), pas très agréable… La montée se fait sous des nuages assez menaçants (au frais donc), mais sinon très tranquille (la pente longue, mais assez régulière et douce). Un bas côté très large nous permet d’être complètement sereins, malgré les fous furieux automobilistes et motards enthousiastes qui doublent à toute berzingue…

La pluie nous accueille juste avant le sommet, conséquente, et nous laisse après une petite dizaine de kilomètres de descente.

Arrivés autour d’une centaine de kilomètres dans la journée, nous sommes face à un choix. Est-ce que nous nous arrêtons à un camping sur place, le dernier avant Vienne, ou est-ce que nous poussons jusqu’à Vienne, sachant qu’il nous reste une soixantaine de kilomètres à faire, qu’on a un fort vent de face, et qu’il est déjà environ 16h?

On avait prévenu, on est tarés. Du coup on a fait ce qu’on aurait dû faire depuis un moment face à du vent : Benoît devant, qui encaisse le vent tout en maintenant un rythme soutenu (il se prenait un peu pour Golgoth dans La Horde du Contrevent, très bon livre par ailleurs), et Caro qui prend l’aspiration derrière. Au bout d’une trentaine de kilomètres, à affronter un vent fort et usant, nous arrivons sur une petite piste cyclable, un peu abritée, que nous suivrons jusqu’à notre étape du soir. Cette piste, charmante, nous fait longer le Danube, avec notamment un passage par un barrage hydroélectrique, qui nous offre une vue superbe (voir photo). Au détour d’une intersection, nous voyons un marquage au sol qui nous fait hésiter un peu, les lettres FKK, qui signifient Frei-KörperKultur (la culture du corps libre). Libre de quoi? Notamment de la nécessité sociale de porter des vêtement… Oui, la piste cyclable fait passer par une plage naturiste du Danube… Ceci dit, soit dû à l’heure avancée, soit à des températures en ce moment trop fraiches, notre pudeur est restée sauve…

Départ : Burgau (AUT, 8291), Arrivée : Wien (AUT, 1220)
Distance parcourue : 161,11km (1011m positifs), vous commencez à me croire quand je dis qu’on est tarés?

Jour 59, L’eau triche

Aujourd’hui, on quitte Maribor, direction l’Autriche!

Sans surprise majeure, traverser une grande ville est rarement un moment agréable. Nous arrivons assez vite en Autriche, pour tomber sur la véloroute européenne 9 (ce n’était pas prévu, on n’avait pas regardé le tracé). S’ensuit un long tronçon sur une piste très agréable, au milieu des champs de maïs.

Les maisons autrichiennes, sans être aussi charmantes que de l’autre côté de la frontière comportent plus de boiseries, ce qui leur donne un cachet tout à fait agréable à l’œil.

Notre trajet nous fait emprunter des routes, et nous pouvons constater que si les Autrichiens ne sont pas aussi courtois sur la route que les Slovènes, ce n’est quand même pas au niveau de l’Italie. Et sur un bon nombre de routes, il y a une piste cyclable sur au moins un côté.

Nous nous arrêtons pour manger dans un joli jardin, où une dame nous indique à la fin (avec un fort accent autrichien) que les groseilles sont en libre service, il suffit de les cueillir. C’était un jardin comestible!! Du coup, ça n’a fait que rajouter à son charme…

Vers le milieu de l’après-midi, un fort vent de face s’est levé, et tout de suite la route est devenue moins agréable. On se rend compte que ça fait plusieurs jours de vélo que nous avons du vent, fort, de face pendant plusieurs heures, nous espérons vraiment que le vent va se calmer ou tourner… On est était réduits à apprécier les collines escarpées, qui nous protégeaient du vent (même si une pente à 16%, ça fait travailler les jambes tout de même).

Nous plantons la tente sous un vent à écorner les bœufs, et pour la première fois depuis notre départ, nous sommes obligés de lester la tente avant de planter les sardines. Et en parlant de sardines (superbe transition, vous noterez), je vous laisse, le dîner est bientôt prêt.

Départ : Maribor (SLO, 2000), Arrivée : Burgau (AUT, 8291)
Distance parcourue : 119,69km (625m positifs)

Jour 58, On fraternise

Aujourd’hui, jour de repos comme il se doit.

Nous avons rencontré un allemand au camping, Samuel, qui fait également un voyage en vélo, mais lui jusque en Iran. Nous avons pas mal sympathisé, d’abord hier soir puis ce matin, et nous avons décidé de dîner ensemble (lui s’occupe du plat principal, nous de l’apéro et du dessert).

Du coup, nous avons expédié les courses à faire, et arrive enfin le moment tant attendu, le repas commun. Nous avons parlé (et mangé!) pendant des heures, montré notre blog, il a dit qu’il allait essayer de le lire (Hallo Samuel. Ich hoffe, dass dir geht’s gut !), nous avons parlé des clichés que nous avions les uns sur les autres, bref, un bon moment d’échange, dont nous nous souviendrons!

Jour 57, Les collines, c’est crevant

Aujourd’hui, journée assez conséquente devant nous, avec notamment une montée assez correcte en début de journée. Nous partons donc de plutôt bonne heure, pour assurer nos arrières sur la fin de journée.

Alors effectivement, ça montait correctement en début de journée, avant d’arriver à un superbe col (photo).

Tout le début de journée se fait dans cette ambiance étrange, où le paysage, les chalets, les ruisseaux, bref, tout ressemble à de la haute montagne … et on est à 400m au dessus du niveau de la mer (du coup ça doit aider pour avoir des maisons aussi fleuries, je suppose).
Certains pots de fleurs suspendus par le haut à la mode italienne (ou serait-ce la mode slovène?) et des tonnelles de vignes dans les maisons ajoutent une géométrie tout à fait agréable à l’œil.
Un pot de fleur croisé au détour d’une maison sur un virage est même orné de dentelle, quand on vous dit que les Slovènes soignent leur extérieur !
Là où on s’est dit qu’ils allaient vraiment loin c’est quand un chien dormait dans un champ aux côtés … d’un lapin en peluche ! C’est parfaitement mignon.
Quelques maisons sont ornés de nains de jardins qui semblent venir tout droit des forêts avoisinantes. Benoît se met dans la peau du nain (« Que vois-je, c’est de l’or ? – Que dis-je, c’est mon or ! »).

On croise de-ci de-là des panneaux en bois surmontés d’un toit en bois au style montagnard, parfois un toit en bois sert simplement à abriter des pots de fleurs aux couleurs vives (la plupart du temps rouges ou roses).
On découvre une nouvelle manière propre au pays de faire sécher le foin : de larges barres de bois horizontales (à la manière d’une large échelle) protégées par un toit.

Nous avions un deuxième petit col à franchir, en milieu d’après-midi. Et bah sur le début de la montée, Benoît a crevé son pneu de carriole… Bon, heureusement qu’on avait prévu le coup (enfin, vu l’épaisseur des pneus, on pouvait s’attendre à plus de résistance, mais je suppose qu’on ne peut pas grand chose face à une épine…).

Bon, on arrive en haut de ce col, tant bien que mal… Et là, dans la descente, BAM, Benoît crève sa roue arrière… Quand on dit que les collines, ça crève.

Une fois ce second contretemps résolu, on repart. Et on se rend compte que les petites montées prévues par le parcours sont effectivement petites en kilométrage, mais enchaîner à la suite une montée à 15% et ensuite une autre à 10%, en fin de journée, ça pique.

Point « positif », vu qu’il pleut une partie de la journée, on n’a pas trop chaud.
On s’arrête dans un charmant petit camping d’une grande ville slovène, le camping est fleuri et soigné, et on a même le luxe de pouvoir planter la tente au sec!

Départ : Kamnik (SLO, 1241), Arrivée : Maribor (SLO, 2000)
Distance parcourue : 122,68km (1048m positifs, l’accumulation de « petites »montée, ça chiffre mine de rien).

Jour 56, Choucroute slovène

Aujourd’hui, il fait meilleur qu’hier, en tout cas en ce qui concerne la pluie, du coup on quitte ce petit coin de paradis qu’était notre camping. Par contre le vent était de la partie (la tente a failli partir sans nous).

Du coup, pendant une bonne partie de la journée, avec le vent de face ou au mieux de trois quart, on a pédalé dans la choucroute.

Côté paysages, toujours rien à redire, c’est soigné, tout mignon, avec des fleurs partout (vous voyez la vision de Peter Jackson des hobbits dans le film du Seigneur des Anneaux? Bah les jardins tout pareil), bref, c’est le régal.

Nous sommes encore une fois au cœur des Alpes et la montagne apporte une fraicheur qui dénote agréablement de la chaleur italienne. Nous passons régulièrement dans des forêts de conifères, et le paysage est parfois ponctué de jolies maisons en bois perdues dans la montagne. Une vue que nous rappelle à nos bons souvenirs les belles montagnes de Savoie que la famille de Benoît connait bien !

L’air pur de la montagne sent bon les arbres et les fleurs, un régal pour l’odorat ! Ces paysages forestiers font le ravissement de Caro. La biodiversité semble apprécier aussi les parage, nous avons aperçu un écureuil traverser la route juste devant la roue de Caro, un rapace fondre sur sa proie dans un champ, il y a également bon nombre de chevaux. Bref, ça grouille de vie animale et de verdure en Slovénie. D’autant que la population en Slovénie est peu dense, ce qui laisse plus de place à la nature. Les cyclistes et les motards sont nombreux dans ce pays, et pour cause, les routes à flanc de montagne sont nombreuses et offrent des paysages magnifiques. Bref, la Slovénie, c’est une grande bouffée d’air frais, on aime et on recommande aux amoureux de la montagne !

Le vent nous fait un peu peur à un moment, en sortie de descente, lorsque après un passage assez protégé du vent par les arbres, on passe à côté d’une maison, et une fois cette maison passée, nous nous sommes pris une grosse rafale de côté. Nous avons tous deux fait un écart important, et presque perdu les pédales (bon shoot d’adrénaline)…

Sinon, chose assez marrante, les panneaux sont écrits en noir sur … jaune, ce qui fait qu’on a au début l’impression que tout le pays est en travaux, et qu’on prend uniquement des déviations.

Nous passons brièvement à Ljubljana (et quand je dis brièvement, nous avons vu le panneau de la ville, tourné à gauche après 100m, et 100m après le virage, nous avons quitté la ville).

Nous arrivons tôt, vu que le coin est assez dépourvu de campings, on prend ce qu’on trouve.

Départ : Pivka (SLO, 6257), Arrivé Kamnik (SLO, 1241)
Distance parcourue : 93,19km (570m positifs)

Jour 55, Le hall du roi sous la montagne

Bon, aujourd’hui aurait du être un jour de vélo, mais le temps en a décidé autrement. Il a plu toute la matinée (et franchement, avec l’Italie et son soleil pesant constamment, on avait perdu l’habitude d’anticiper la météo). Et comme on voulait visiter Postojna (la ville d’à côté) le matin avant de prendre vraiment la route, ça aurait été compliqué. Du coup on a juste fait la partie visite.

Et franchement, Postojnska , j’aime jama (ça veut dire grotte en slovène). On a donc visité la grotte de Postojna (j’ai bien écrit Postojna ici, et Postojnska avant, qui doit vouloir dire « de Postojna ») , et c’est superbe. Une grotte immense, avec de nombreuses salles, des stalac tites et mites  à ne plus savoir où donner de la tête, des rideaux aux murs, bref, le moins qu’on puisse dire, c’est que notre émerveillement pour le pays n’en s’en trouve pas diminué d’un iota, bien au contraire.

Et vu que le camping est tenu par des allemands fort charmants, je retourne déguster ma Kartoffelsalat.

Zbogom (ça  c’est slovène).

Jour 54, Le pays enchanté

Il était une fois deux jeunes, beaux et forts voyageurs. Mais ce n’est pas d’eux dont je vais vous parler ce soir. Ce soir, je vais vous parler de deux aventuriers un peu loufoques (appelons-les Benoît et Caro), et de leur rencontre avec le pays enchanté.

Oyez oyez.

Notre histoire commence il y a longtemps, lorsqu’ils décidèrent de parcourir les routes et chemins du continent, tirant leurs chariots à la force de leur jambes… La majorité a des chevaux pour tirer ces chariot, mais l’aventure en serait moins belle.

Après de nombreuses péripéties, nos aventuriers se trouvaient près de la frontière d’un pays ensoleillé, appelons-le Italie. Les gens de ce pays vivent à toute vitesse, et lorsque leur chariot à cheval double les pauvres chariots à pied, ils le font à l’image de leur breuvage appelé café, ils doublent serré. Anecdote amusante, leurs bornes de bord de route ont deux nombres d’indiqués dessus, un nombre en chiffre arabe, et un chiffre romain, entre I et IX. Quelle est la signification de tout ceci? Les chiffres arabes indiquent les milles, et les chiffres romains, la centaine de pas…

Mais revenons à nos moutons, je m’égare…

Comme je le disais, nos deux compères arrivent proche de la frontière de ce pays, pour en sortir. Ils ne connaissent pas du tout ce qu’il y a de l’autre côté de la frontière.

Ils arrivent donc dans ce pays magique, la Slovénie. Les premières impressions sont positives, sans être exceptionnelles. Dans leur chariot à cheval, les gens sont plutôt paisibles, ce qui fournit un contraste agréable. Mais ils n’avaient encore rien vu…

Rapidement, ils commencent à remarquer que tout autour d’eux est soigné et entretenu. Les jardins regorgent de fleurs, ils croisent moults vergers et vignes… Ils sont sous le charme. Pendant un temps, ils se demandent si les habitant de ce pays étrange mangent comme les autres, n’ayant croisé que des commerces de vente de plante, et aucune échoppe pour acheter de quoi se sustenter. Une légende, probablement exagérée, prétend que l’essentiel de la richesse de ce pays provient de ses propres habitants achetant de quoi planter et entretenir des fleurs…

Mais ce pays ne se livre pas facilement. Si les débuts sont plats, au milieu de superbes forêts ombragées, pour attirer les voyageurs un peu naïfs, ça commence vite à grimper. La divinité des montagnes, pour tester la résolution de nos deux voyageurs, envoie de la pluie, du vent, et des morceaux de verre sur la route (il faudra s’arrêter pour rafistoler un des chariots). Mais les deux ne se découragent pas.

Il va falloir grimper un peu pour pouvoir continuer, juste après une vallée qui rappelle des souvenirs adolescents à Benoît, car très similaire à ce qu’il peut voir chez ses parents. La montée est dure. La divinité de la montagne, pour récompenser cette détermination sans faille, leur rend un temps agréable, et leur fait même le cadeau de l’apparition d’une biche, heureux présage. Il est clair qu’un chariot à cheval serait moins pénible à emmener en haut, mais le bruit des bêtes ferait fuir les animaux des bois.

La montée est dure pour les jambes. Les forces commencent à faire défaut. Il est l’heure de grignoter des fruits secs, imprégnés d’énergie, et très vite ensuite l’obstacle est franchi.

La récompense est immédiate, le pays en haut est encore plus magnifique qu’en bas, parsemé de collines boisées, loin de l’agitation fébrile qui régnait dans la plupart des lieux du périple jusque lors…

L’ascension a prélevé son dû sur notre joyeuse équipe cependant, ils commencent à être fourbus, et affamés. Ils font étape pour la soirée dans une auberge autour le laquelle est un campement. L’auberge est récente (quelques semaines), et magnifique, toute en bois.

Voici donc l’histoire de Benoît et Caro à la découverte de la Slovénie, j’espère qu’elle vous aura plu…

Il est désormais l’heure de les laisser, ils doivent encore interroger les arcanes pour découvrir la localisation d’autre refuges pour la suite de leur périple (aidés en cela par une petite cervoise bien méritée)…

Départ : Lignano Sabbadoro (IT, 33054), Arrivée : Selce (SLO, 6257)
Distance parcourue : 129,36km (1054m positifs)

Jour 53, Peu importe le flacon…

Aujourd’hui, pause dans notre camping super cool pro-reggae.

Nous sommes globalement toute la journée plus ou moins à l’ombre des nombreux arbres alentours. C’est très agréable.

Le clou de la journée est la soirée. On vous avait parlé du poisson cuisiné. En fait il s’agit de beignet de calamars, mais l’essentiel n’est pas là. C’est soirée musique au camping, avec un groupe « Tribute Gispy Kings ».

Oui, c’est un peu cliché ambiance camping, la nourriture est pas exceptionnelle, les musiciens sont pas grandiose, mais finalement rien de tout ça n’est vraiment important. L’ambiance est là. On est vraiment en ambiance vacances, et qu’importe si ils jouent 4 fois Bandoleo, on s’amuse bien. Vers le milieu, une fois qu’on a bien mangé et bu, on s’éclipse même dans un coin moins central pour faire les cons danser faire les cons sur la pelouse au milieu des arbres. Bref, une soirée comme on les aime, un petit plaisir coupable par sa simplicité, mais c’est peut-être ça qui fait son charme…